Le
vent de lautre nuit a jeté lAmour
Qui, dans le coin le plus mystérieux du parc,
Souriait en bandant malignement son arc,
Et dont laspect nous fit tant songer tout un jour !
Le
vent de lautre nuit la jeté bas ! Le marbre
Au souffle du matin tournoie, épars. Cest triste
De voir le piédestal, où le nom de lartiste
Se lit péniblement parmi lombre dun arbre,
Oh!
Cest triste de voir debout le pié destal
Tout seul! Et des pensers mélancoliques vont
Et viennent dans mon rêve où le chagrinprofond
Évoque un avenir solitaire et fatal.
Oh!
Cest triste! Et toi-même, est-ce pas ? es
touchée
Dun si dolent tableau, bien que ton oeil frivole
Samuse au papillon de pourpre et dor qui vole
Au-dessus des débris dont lallée est jonchée.
Paul
Verlaine (les
Fêtes Galantes)
|