La Sonate pour Violoncelle seul a été composée au courant de l’été 1995. Elle comporte trois parties : modéré, allant, lent et expressif.

Mon projet initial était d’écrire une suite de petites pièces. La partie lente et chantante fut complétée en premier. Par son ampleur expressive, elle imposa une forme différente de celle que j’avais envisagée. Les deux parties qui vinrent s’y adjoindre me donnèrent le sentiment que je me rapprochais naturellement d’une forme classique, peu éloignée de la sonate. L’œuvre prit le nom de sonate, presque à mon insu… C’est un beau titre, déjà très utilisé, mais il convient assez bien à l’œuvre, dans son sens large.

Elle se termine par la partie lente. Cela donne une impression de déséquilibre, d’inachevé. Après beaucoup d’hésitations, j’ai souhaité ne pas détourner l’esprit du sentiment que laisse cette fin et j’ai décidé d’en rester là. Il ne s’agit ni de tristesse, ni de pessimisme, mais plutôt de gravité et de méditation. On peut entendre l’écho lointain d’une douleur, cependant. D’une douleur qui sortirait de la pierre, pour y retourner, sereine.

Thierry Lancino, La Prée – novembre 1996